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NOS RESTES
18 mars 2007

Tentative de reconstruction de ma soirée d’hier

Tentative de reconstruction de ma soirée d’hier jusqu’à maintenant.

J’ai passé la journée à l’école pour accrocher des travaux. Je reçois un sms d’une fille que j’essaie maladroitement de draguer depuis quelques temps en lui développant en long et large mes théories du documentaire. Chaque fois, elle me remballe avec des trucs du genre : « j’en fous, moi, ce qui m’intéresse, c’est le littéraire. » Et alors, j’oublie de la draguer et ça part en vrille. Bref, cette fille, je l’appellerai W, c’est une lettre qu’on utilise pas trop pour les noms. Elle va passer à l’ERG. Cool. Bon, j’en ai assez d’être là. Je vais voir si S est toujours dans le local à côté. Non. Je sors et je tombe sur des étudiants de 3ème : X, T et son copain, et un autre. On déconne direct sur des sujets ultra lourds. Le sujet vite épuisé, je me retourne. L sort à ce moment-là de l’école et commence à parler à N d’un truc que je trouve très tragique, sur les orphelinats, un voyage qu’ils doivent faire et qu’ils ne sont par certains de faire. Je décide de passer chez moi, parce que N a besoin d’un DVD du film de Mekas sur la Lituanie dont la gravure était en cours quand je suis parti, le matin. N me demande de lui amener un casque pour la diffuse de sa vidéo. Promis. J’arrive chez moi, répond au sms de W pour savoir quand elle vient. Pas de réponse. OKKKK. Je tente un bricolage sur ma machine pour tenter un back up qui foire depuis je ne sais quand. Ca a l’air d’aller. Je retourne à l’ERG. J’oublie le casque. Je croise A, à qui je propose de payer un coup. Elle me dit de laisser tomber parce qu’en haut ça va être gratos dans 10 minutes. Je monte et je croise C qui déambule mollement au milieu des travaux. Il m’interpelle sec pour me reprocher de ne pas avoir donné suite à une version de son dernier film dont il voulait une critique. Effectivement, j’ai négligé cette chose. L, sa copine, n’est pas loin et bizarrement, elle me nie. Un rapport entre les deux ? L’idée me traverse l’esprit une fraction de seconde seulement parce que surgit un étudiant avec des caisses de vin. Je hurle immédiatement quelque grivoiserie alcoolique « pour détendre l’atmosphère » trop molle à mon goût et surtout très « polie ». Casse-bonbon. Un deuxième suit avec la même cargaison. Je hurle encore plus fort le genre de connerie que j’adore dire, du style : « eh les gars, regardez, une performance Fluxus » ou je ne sais pas quoi. Je remarque la copine de A, un autre A, pas la A à qui je proposais de picoler. Cette fille a toujours été très courtoise avec moi, mais là, si je la remarque, c’est parce qu’elle vient de faire un véritable bon de 2 mètres, terriblement fâchée de mon comportement de camionneur. Une réflexion me traverse l’esprit sur les exigences qu’ont des tas de gens, à mon endroit, sous prétexte que je suis un intellectuel, de rester civilisé et le fait que des tas d’entre eux sont choqués par ma vulgarité. Cette vision plate et débile de « l’intello 45dB » a toujours été pour moi un signe d’imbécillité. Je me dirige « donc » vers le bar. Je croise N. J’ai oublié le casque. Euh, du plus mauvais effet. J’arrive au bar. Rien n’est prêt pour picoler. Je retourne dans l’avant salle et S m’interpelle pour me demander si j’ai vu ses photos. Il y a notamment 2 grands formats accolés : un lit vide près d’une fenêtre sur l’une et 2 gars en train de jouer à un jeu de sniper sur l’autre. La symbolique sexuelle me semble criante, didactique. Je le lui dis, mais ne parviens pas à voir si elle découvre cette aspect à ce moment-ci ou si ça fait partie d’un moteur secret de l’accrochage. Bref. N est dans les parages et touchant un de ses autres tirages, voilà qu’un coin se détache du mur. S, hilare va « réparer » tout en répétant une de ses phrases fétiches : « oh putain, là, y a quelque chose qui se passe, y a quelque chose qui se passe ». On explose de rire. J’apprendrai plus tard qu’elle est morte faite, parce qu’elle a été piquer avec l’autre S (que je cherchais tantôt) des cartons entier de bière. Je retourne au bar. Je rencontre A, le gars dont la copine, tout à l’heure a décrété que j’étais un gros porc de camionneur à gueuler partout « façon Fluxus ». On parle un peu de l’Italie où il a passé des mois. Ce type est vraiment trop brillant. J’adore toujours l’écouter me raconter sa vision des choses. Ici, il me parle de l’urbanisme des villes communistes en Italie et tout. Très convaincant, très fin. J’adore. Toujours pas de vin, mais l’attroupement augmente. Alors qu’il développe le sujet, arrive l’autre S, dans un état très avancé d’ébriété. Son petit jeu, que j’adore : caler un chips entre ses dents et crier très fort « Terrriip’ » en me crachant le chips à la gueule. Ca a le don littéralement de dégoûter A. Pas la trajectoire des chips dans ma gueule, mais le comportement hardcore de S. Je vois ça, et j’ai pas du tout envie qu’A ait, par exemple, peur de S ou de la situation qui semble dégénérer, parce que, de mon côté, j’ai commencé à crier sur S que j’allais lui kicker sa gueule s’il recommençait. Conséquence : il met désormais 5 chips dans sa bouche avant de me les envoyer au visage. J’essaie d’expliquer à A, que ce n’est rien, que S est gentil et brillant. Tu parles : tandis que le vin commence à arriver, et la foule à grossir, l’envie soudaine me vient de pousser violemment S. Il bouscule une demi douzaine de personnes avant d’aller s’écraser sur le socle d’une œuvre d’Art. A, dégoûté, quitte. J’aperçois l’autre A, prend des vins gratos et vais lui en filer un verre. Elle me présente sa copine. Mais S revient à la charge. Il faut dire qu’il m’a filé une bière et que j’ai commencé à faire un cocktail « bière dans vin ». Ca donne une chouette couleur groseille. L’autre N, la copine de C est arrivée. Elle passe dire bonjour à A. Elle me salue, mais on ne se parle pas. Je commence à expliquer un truc à A sur les traumatismes infantiles. Pas moyen, car S s’est approché de moi et me coupe sans cesse la parole en criant « Adornoooooo ». Je le pousse encore comme dans un pogo. Il va s’écraser sur des étudiants. Les gens sont assez dérangés par tout ça, ce qui, bien sûr m’amuse beaucoup. Je ne parviens pas à terminer ma tirade doltoïenne sur la récurrence traumatique, parce que A, littéralement répugnée par cet étalage de supporter de foot, s’est enfuie de l’autre côté d’une œuvre d’Art que je contourne pour achever de lui parler, mais qu’elle continue elle-même de contourner. Bref, on court littéralement autour de cette œuvre d’Art, elle pour que j’aille faire le hooligan ailleurs, moi pour finir ce que j’ai commencé, et S pour continuer à me déchirer les oreilles en gueulant « Adornooo ». Bon, tant pis. La maman de mon petit vient de passer. Je suppose qu’avec les années, à force de me fréquenter, elle a été tellement habituée à mes comportements de hooligan en public que, chose incroyable, elle ne me voit pas, alors qu’elle m’a littéralement frôlé. Pour la rejoindre, je traverse la foule. Mon attention est attirée par un petit attroupement dans lequel, je crois, il y a N. Je passe à côté, pour rejoindre la maman de mon petit et je vois qu’au milieu de l’attroupement, S est accroupi près d’une grand paquet de crêpes et s’en fout des gros bouts en bouche, comme un porc. Je continue mon chemin et, à bonne distance, je l’interpelle. Elle me prend un verre de vin. Je raconte à L, qui l’accompagne, mes excès des derniers temps. S, la maman d’atomic baby, se moque de moi en me disant que je régresse à fond depuis qu’elle m’a quitté. J’en profite pour en faire la démonstration en gueulant un truc du genre « punk’s not dead » avec un grosse voix caverneuse. Elle me dit qu’elle pense que je suis frappé de Gilles de la Tourette, mais uniquement dans un registre footballeur-punk. Je trouve la remarque excellente et, pour abonder dans son sens, je regueule un truc dans le style « No Futur ». Entretemps, Y, le copain de N, est passé. On s’est embrassé sans se parler et son pote (enfin je crois que c’est son pote) B, pareil. Je vois L, que je regarde. Elle me nie farouchement, c’est sûr. De toutes façons, lancé dans mon Gilles de la Tourette, je n’élucide pas le truc. En plus, ça fait un moment que je dois partir, pour aller chercher bébé en province. W ? Oublié complètement. Je propose à S de le ramener, vu son état. Il me dit « Ah non ! Ah ça, non ! Non, non ! Alors, là, non ! » mais fend la foule en titubant et en poussant les gens pour m’accompagner quand même. On se casse. En partant, il arrache un paquet de chips (je n’ai pas vu, en fait) à quelqu’un et, continuant à avancer, recommence, avec des bouchées entières de chips son jeu de « Terrriiib » en crachant sur les gens. On passe à côté de 3 ou 4 étudiants assis par terre et S retourne tout le contenu du paquet sur la tête d’une fille. On fout le camp tandis que je lui crie dessus, 5 fois de suite, comme un alcoolo défait : « Espèce d’enfoiré ». Alors, qu’en réalité, je ne suis pas saoul. Pour sortir dans la rue, c’est folklo, parce que S ne tient plus debout. Il descend les escaliers à 1 mm à l’heure, créant un gigantesque embouteillage derrière lui. Je continue de proférer des insanités Gilles de la Tourette au milieu de la foule et à un moment, je pousse S pour passer. Il manque de se casser la gueule, arrachant au passage une œuvre d’Art qu’il déchire violemment en en jetant les lambeaux sur les gens. Ca s’énerve. Je sors le premier. Un étudiant m’interpelle en disant : « ils sont misérables, ces professeurs » et je braille comme un chartier : « Art is everywhere » ou un truc du genre. S manque de se faire casser la gueule et je l’emmène, tandis qu’il me déblatère une théorie sur ce qu’il faut faire pour donner aux gens qui visitent les journées PO l’envie de faire de l’Art. En gros : leur montrer des trucs très directs, contenant, de plus, une bonne dose d’idiotie, voire de connerie, le tout au milieu de choses très savantes. Je résume très fort sa pensée aussi confuse que redondante, mais je suis séduit par l’argument. J’acquiesce. Je le ramène chez lui. Merde, il a oublié une farde et moi d’éteindre un projo. On retourne. Dare-dare, parce que je suis super en retard pour bébé. Je grimpe 4 à 4 et je croise C, le copain de N. J’ai à peine le temps de l’embrasser sans lui parler, alors que j’ai toujours envie de lui dire des trucs. Je vais dans la salle couper le projo. L, un étudiant de 1ère me dit : « eh, t’as réussi à placer un 303 dans le Ptit Lu sur Fluxus ». On rigole parce que, la semaine dernière on est allé à Tourcoing avec les étudiants de vidéo et que je leur ai passé de l’Acid tout le temps, dont three-o-three de Speedy J, le morceau qui te butte : une 909 et (à mon avis) deux 303. En tout cas, il y a une 2ème séquence de 303 qui apparaît dans la 2ème partie du morceau. Pff, arrache. Bref, on se marre. Je repars en courant rejoindre bébé et dans la rue … W. Merde. Bon, on se parle et tout. Elle me dit qu’elle peut venir me rejoindre chez moi après. OK. J’arrive chez la tante de mon petit. Il est tard. Je mange un bout. J’emmène bébé qui s’endort dans l’auto au bout de 2 minutes. Je rentre et je le couche. En attendant des nouvelles de W, je commence un boulot d’analyse dramaturgique pour un pote à moi, D, qui fait une série de 26 minutes sur le sida. Je lui démonte son scénar, boulon par boulon, travail dans lequel j’excelle. Je prend un pied monstrueux. Il est 23h30. Appel en absence. W arrive. On écoute très bas un disque de Surgeon, pure techno fin des années 90. Trahison de la 303 ? On picole, on fume. Ouïe, Aïe, oui ? Non ? Surgit bébé. Il veut aller dans « le grand lit » mais absolument avec moi. Je propose à W de venir dormir avec, ce qu’elle fait. Elle dort toute habillée, parce qu’elle a froid, tandis que bébé, qui a l’air de trouver normal qu’une fille soit là, à côté de lui, lui tripote les cheveux toute la nuit. On se lève hypra tard : 9h00 – Plasticine – Tom & Jerry - mail. W se réveille à 11h00. Mauvais café, donc avec du lait et du sucre. Elle part. Bain avec bébé, retour à l’école pour voir de l’Art – Sieste – Je me réveille avant bébé. Je vais voir mon mail, passe voir le blog de N et je tombe sur sa Tentative de reconstruction de sa soirée d’hier jusqu’à maintenant. Je lis le truc et suis stupéfait de lire une quasi description de ce que j’ai vécu, mais comme « non alignée », décrite par un léger strabisme. Retour à l’école pour démonter l’expo – J’écris à N : on devrait faire le récit croisé de la soirée - Nuggets/maïs/salade – Tom & Jerry – Dodo – Je commence ma version de la reconstruction - Bébé vient de surgir pour aller dans le grand lit avec moi. Mais papa écrit sur son ordinateur, donc je le mets dans le grand lit tout seul en lui disant que je vais arriver après. J’achève la description télégraphique de la post-soirée d’hier. Comme je la relis, je décide d’ajouter une contrainte, pour compenser : avoir le même nombre de caractères espaces compris que le texte de N, 13002. Je sauvegarde le document.

 

Il est 23h31.

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Commentaires
N
voici la suite des pérégrinations ergiennes... <br /> la contribution de D nous éclairera peut-être sur la nature réelle des crêpes, ou sur la possible quantité de vin ingurgitable en 3 heures.
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