le journal de nananono
Hier Y et moi on est passé au vernissage de « nos
restes » vers 20h (1)... on ne pouvait malheureusement pas rester très
longtemps... « car »* je tenais à aller voir les projections de D à
la Quarantaine qui commençaient à 20h30. Dès mon arrivée je me suis ruée sur le
vin, en effet la table était juste à la droite en entrant, comment résister à
cette exquise tentation ? (2) Tous les dits-cadavres n’étaient pas
exposés, mais on pouvait y trouver de beaux petits morceaux d’existence. Je me
souviens(3) surtout des accrochages de mes amis François, Carl, Alex et Noémie
(4)... François a exposé d’une façon très belle un petit temps mort
« ozuen », Alex s’est encore répandu en deux cent dessins ; des
tas d’yeux regardant que nous regardions bien ce qu’il y avait à voir sur le
mur. Noémie a déroulé sur un couloir de papier son mois de mars jusqu’à « aujourd’hui » ;
une « petite pute », des coups de crayon colorés, repentis mais pas
gommés, le mouvement du temps sur trois mètres cinquante. Et Carl, sa galerie de cadavres qui semblent
enfermés à jamais dans leur cases noirs.... pas qu’ils soient condamnés à
réclusion, non, en fait j’ai remarqué que c’est le regard sur eux qui leur donne
vie, qui tente de les tirer du fin fond de leur univers clostrophobe.... Je me suis ruée sur la liste de prix mais Y
m’a gentillement rappelé quand je contemplais de trop près son portefeuille que
« tu as promis à B, que la première oeuvre que tu achèterais serait un
dessin de lui ». (5)
Nous sommes finalement partis vers 20h50, acculé par le sms de A, qui était déjà à la Quarantaine avec F. Au moment de battre en
retraite, comme il y a deux semaines au vernissage du Bonheur, il me faut une
heure « pour me mettre en route ». Comme si j’avais tout à coup, au
« dernier moment », plein de choses à dire et que je les déballais en
une fois, comme si j’allais crever en chemin et ne plus jamais revoir nos
restes...
Notes :
(1)cela
dissimule très mal le retard engendré par... ma série préférée « Plus
belle la vie ».Y et moi on l’a regardée comme d’habitude avec beaucoup de
délectation au point qu’on s’est mis à sortir du frigo la mayo, le ketchup, le
pain et les tranches de dinde. On a fait une mini bouffe et on est parti de la
casa qu’à 19h30.
(4) oui
il convient de nommer l’artiste et de ne pas l’emberlificoter dans un acronyme
digne d’une multinationale pharmaceutique. L’artiste doit émerger dans son nom.
(5)
habile façon de dire « non, on va pas encore dépenser des sous. »
« yes daddy ».
(1b)je me souviens d’un autre S qui me racontait, outré,
que ce chef cuisinier archi connu adorait parait-il manger des hamburgers au
Quick, cet autre S ne comprenait pas ce type d’incohérence.
(2a) vrai mot trouvé dans le nouveau petit robert 2007.
(3a) exemple : Je suis Nana Nono.
(3b) Je vous jure que Nono est bien mon nom de famille.
Engendrée par un robot, adoptée par une chanteuse grecque, Nana Nono est belge
et vit à Bruxelles.
(1) remarque du Petit Robert : Ce mot est plus
abstrait et moins courant que « parce que ».